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Un an sur mon X

Un an depuis mon arrivée au TOO : c'est l'heure de faire une petite réflexion sur ce chemin sinueux qui m'a mené jusqu'à la gestion culturelle.  

Devenir gestionnaire culturel n’est pas un sentier droit, pavé d’évidences. Ce n’est pas un rêve d’enfance que l’on clame haut et fort à l’âge où l’on rêve d’être pompier, policière, médecin ou astronaute. Aucun programme scolaire ne nous y dirige, et jamais, enfant, je ne me suis imaginée un jour à la tête d’un organisme culturel. Et pourtant, aujourd’hui, tout semble si aligné avec qui je suis. 

Depuis toujours, l’art coule dans mes veines : théâtre, improvisation, peinture… Comme beaucoup, j’ai rêvé de la scène, d’y briller éternellement. Mais en grandissant, j’ai compris que, pour moi, ces moments sous les projecteurs resteraient des loisirs, des instants de bonheur sans prétention, et non une vocation. 
« Comme beaucoup, j’ai rêvé de la scène! »        (Crédit photo: Philippe Le Bourdais)
« Comme beaucoup, j’ai rêvé de la scène! » (Crédit photo: Philippe Le Bourdais)

J’ai suivi des études sans trop savoir où elles me mèneraient. Durant des années, j’ai travaillé dans la gestion d’événements et de projets : logistique, coordination… je m’en nourrissais. Puis, avide de perfectionnement, je suis retournée sur les bancs d’école pour approfondir mes connaissances en administration et en gestion. Mais là, dans ces cours dédiés à la maximisation des profits, quelque chose ne collait pas.



Dans un monde obsédé par le gain, mes valeurs à moi étaient ailleurs. À chaque question posée en classe, je me heurtais à des regards interrogateurs : Et si le profit n’était pas le but ultime ? 

Il existe peu de chemins tracés d’avance qui mènent à la gestion culturelle, et il n’y avait pas de guide pour m’y conduire. Après plusieurs années à diriger de grands congrès pour des foules en cravate, à satisfaire des clientèles stressées et perfectionnistes, je me suis sentie perdue, indécise, en quête de sens face à toutes ces heures consacrées à un quotidien vide de résonance.

Puis, soudain, tout est devenu clair : ce qui manquait, c’était de mettre cette passion pour la gestion au service de quelque chose qui me touche profondément. 

Oui, bien sûr ! C’était là depuis le début ! Pour la première fois de ma vie, je savais enfin répondre à la question : Où te vois-tu dans cinq ans ? Du jour au lendemain, j’étais devenue gestionnaire culturelle

Les cours de gestion m’avaient donné des bases solides, mais le monde culturel est unique. Il m’a fallu désapprendre certains réflexes pour mieux les adapter à cette réalité particulière. 

Souvent, ceux qui occupent des postes de gestion dans les milieux culturels sont d’abord des artistes, propulsés malgré eux dans des fonctions administratives simplement pour continuer à créer. Moi, j’en suis le miroir inversé : je suis cette gestionnaire qui a choisi de mettre son savoir-faire au service des arts. Même si le salaire est moindre, même si, à Noël, c’est toujours un peu compliqué d’expliquer à mes tantes ce que je fais dans la vie, même si le chemin reste semé d’embûches, tout cela a un sens. 


Aujourd’hui, me voilà un an plus tard, suite à mon arrivée comme co-directrice générale et directrice administrative du Théâtre de l’Oeil Ouvert. Quelle aventure magnifique ! Après tant d’années, je sens enfin que je suis exactement là où je dois être : assise dans la bonne chaise, sur mon X. 

Ah... si seulement on m’avait parlé plus tôt de ces métiers de l’ombre, de celles et ceux qui font briller les arts dans les coulisses… J’aurais marché plus vite vers cette lumière. 
« Devenir gestionnaire culturel n’est pas un sentier droit, pavé d’évidences. »
« Devenir gestionnaire culturel n’est pas un sentier droit, pavé d’évidences. »
Stéphanie Morin (crédit photo Mélanie Bernier)
Stéphanie Morin (crédit photo Mélanie Bernier)

Et si on démystifiait ces métiers ? Si on cessait de faire croire à celles et ceux qui marchent en marge du chemin convenu qu’ils n’ont pas leur place dans les programmes de gestion classiques ? Si on déconstruisait l’image du gestionnaire enfermé dans un costume-cravate ? Si on prenait conscience que les gestionnaires culturels possèdent des compétences exceptionnelles, une ardeur au travail, une intelligence émotionnelle et un dévouement qui feraient pâlir bien des cadres d’entreprises qui gagnent le triple ou le quadruple de leur salaire ? Ce sont des bêtes féroces qui foncent sans peur dans ces métiers de passion, qui bâtissent avec si peu et qui excellent à jongler avec le changement. Croyez-moi! J'en connais deux qui m'ont permis de le confirmé tout au long de la dernière année!

Je me donne donc la mission de partager ces chemins atypiques, ces carrières invisibles mais essentielles, pour inspirer la relève. Il y a peu de routes tracées d’avance vers la gestion culturelle, mais si je peux rendre ce chemin un peu moins sinueux pour celles et ceux qui me suivront, alors j’aurai accompli ma mission. 

Stéphanie Morin  Codirectrice générale et directrice administrative du Théâtre de l'Oeil Ouvert Tellement fière de porter les projets du TOO depuis un an déjà et pour plusieurs années à venir ! 

On est dans l'jus!




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